Les lois et les politiques répressives visant à empêcher la consommation de drogues sont un échec — et pire encore, elles causent des dommages catastrophiques. Elles alimentent une stigmatisation meurtrière, des épidémies de maladies et décès évitables, la pauvreté, l’itinérance ainsi que des violations répandues, systématiques et flagrantes des droits de la personne. Elles sont enracinées dans le sexisme, le racisme et le colonialisme, et elles les catalysent. Elles ont détruit des vies, déchiré des familles et miné le bien-être et la sécurité des communautés. Elles constituent un immense gaspillage de fonds publics et causent de terribles dégâts économiques et sociaux.
Conscients des nombreuses vies perdues et gâchées au nom d’une « guerre contre les drogues » sanctionnée par l’État, nous devons agir pour y mettre fin ainsi qu’à ses préjudices. Nous devons cesser de stigmatiser et de punir inutilement les personnes utilisatrices de drogues. Nous devons élargir les programmes de réduction des méfaits, assurer l’accès à de l’aide et à des traitements non coercitifs et fondés sur des données probantes, intensifier les mesures d’approvisionnement plus sécuritaire et veiller à ce que les politiques, les programmes et les services protègent et promeuvent la santé et le mieux-être socioéconomique. Au coeur de ces réformes doivent figurer des efforts pour réduire la pauvreté, garantir l’accès au logement, lutter contre la violence, le sexisme, le racisme et la discrimination — et pour mettre en oeuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et les appels à la justice contenus dans le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, ainsi que d’autres engagements.
La décriminalisation de la possession de drogue pour usage personnel et du trafic à des fins de subsistance
est une étape fondamentale et nécessaire vers des politiques plus rationnelles et plus justes, en matière de
drogues, et l’abandon des politiques antidrogues actuelles. Ce changement se fait attendre depuis beaucoup
trop longtemps.